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Shugyo
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11 janvier 2008

ANIME: Elfen Lied

Résumé de l'histoire (spoile les premiers épisodes):

Une jeune femme casquée, sujette de nombreuses expériences, cobaye "humain", est enfermée dans un laboratoire de recherche situé sur une île isolée du reste du monde et tenue sous bonne garde par une milice privée militarisée.

Lors de l'une d'elle, elle parvient à se libérer, se frayant un chemin à travers les gardes et les portes de sécurité, balayant tout sur son passage sans avoir même l'air de bouger, aveuglée par un casque de contention. Rien ne semble pouvoir l'atteindre.

Finalement, la jeune femme sort du complexe, et, courant vers une falaise, est atteinte sur son casque par le tir d'un sniper. Elle tombe en le perdant.

Après un temps indéterminé, elle réapparait sur une plage, de nuit, sous le regard incrédule d'un jeune homme et de sa cousine. Son comportement a radicalement changé: frappée d'amnésie totale, elle a même perdu l'usage de la parole.

C'est le début d'un lent processus qui va amener les principaux protagonistes à retrouver, à travers de lourdes épreuves émotionnelles, leurs souvenirs communs.

Première impression:

Elfen Lied fait grosse impression d'entrée de jeu, puisqu'il débute par l'un de ses gros points forts: le générique d'intro.

Sur fond de tapisserie dans le style des abstractions début 20e, un chant lyrique (interprétée par une chanteuse à la voix envoûtante) très émouvant, en latin, attrape le spectateur et le scotche à son écran: avec une intro comme ça, on est tout de suite très motivé pour la suite!

Les grosses qualités, et le charme de la série, sont bien mieux représentés par le générique d'intro que par le premier épisode, qui, afin de planter un décor anti-utopique, est très sombre, très violent, et pratiquement totalement incompréhensible au niveau des motivations des personnages.

D'épisode en épisode, ce générique, dont il est impossible de se passer si vous avez le profil d'aimer cet anime, prend de plus en plus tout son sens, à tel point qu'il doit être considéré comme un élément scénaristique. Par exemple une partie de la scène de fin est discrètement maquillée, mais présente, dans ce générique pourtant hautement abstrait.

Le premier épisode peut par contre rebuter: linéaire, extrêmement violent, il n'est pas à l'image de la série: son but est de plonger le spectateur dans l'intrigue, l'incitant à vouloir comprendre le mystère: qui est cette femme? D'où lui vient son pouvoir? Que recherchent les scientifiques qui pratiquent ces expériences?

Et, plus important encore, lorsqu'elle sera recueillie par Koutah, le deuxième personnage principal, on se rendra compte d'un lien entre les deux: immédiat, sentimental, organique, mais aussi lié à un passé commun, une destinée qui leur est cachée, l'héroïne amnésique, et le héros n'ayant plus de souvenirs d'enfance. Car c'est dans l'enfance qu'il leur faudra aller chercher la clef de ce drame psychologique.

Critique Technique:

Graphisme:

Particulièrement soigné, du niveau d'un Noir ou d'un Cowboy Bebop, il est simple et agréable. La palette des couleurs et l'éclairage sont en lien direct avec les phases de l'histoire, tantôt sombres et violentes (rouge, violet, gris sombre et noir), tantôt lumineuses et vives (tranches de vie courante chez les héros), tantôt peu éclairées (brumes des souvenirs, mélancolie, romantisme).

Animation: fluide, réussie, elle a la qualité centrale d'une animation pour ce genre d'anime: on l'oublie, elle est transparente pour laisser à l'histoire et aux personnages le soin de se révéler.

Musique: Personnellement le générique de fin, en complet décalage avec le reste, est à la limite de m'indisposer. Le reste de la BO est très centralisée surle thème de l'intro, qui est, lui, proprement magique, révélateur, envoûtant... parfait.

Cela en fait une BO sur le modèle de celle d'X (de Clamp): un seul thème central, mais quel thème!

SFX: Les massacres de l'héroïne sonnent comme les coups de sabres d'Himura Kenshin dans les OAV de RK... :) :) :).

Voix VO: Les seiyyu sont bien trouvés, aucun perso n'a une voix dérangeante, choquante, ou peu en accord avec son personnage (caractère et âge mental). RAS, TVB.

Critique Scénaristique:

Inhumaine, extrêmement violente, la première scène affiche déjà l'une des principales caractéristiques d'Elfen Lied: C'est une série délibérément orientée adulte, et n'est définitivement pas adressée aux enfants, ni par les scènes choquantes qu'elle offre, ni surtout par sa complexité scénaristique (passé le premier épisode très linéaire), ni par les sentiments des personnages vis à vis d'eux-mêmes et du monde qui les entoure.

Si au départ le mystère peu sembler mince, les premières 15 minutes étant un concentré d'action gore, l'intrigue va s'épaissir à chaque épisode. D'une manière générale, contrairement à certaines séries (style Trigun et ses 10 premiers épisodes vides de sens et sans scénario), chaque épisode est une pierre utile à l'édifice: Les premiers construisent l'intrigue, les autres la résolvent en partie.

Le final explique tout et est sans conteste possible le meilleur de tous, et aussi l'un des meilleurs épisodes d'animes que je connaisse!

C'est peut-être à cause de cette densité, cette recherche d'efficacité scénaristique maximale, que la série ne comporte que 13 épisodes. Certains auteurs, plus dilués dans leur propos, auraient pu en faire 26 ou même 52 sans problème avec la même base. Mais c'est l'un des charmes d'Elfen Lied: si vous êtes pris par l'histoire, si vous y mordez, vous n'aurez de cesse de la terminer, sans aucun temps mort ni ennui!

Présentation et critique des personnages (SPOILERS!):

NB: le tout est maquillé pour ne pas spoiler l'intrigue!

Lucy: C'est le nom de la jeune femme qui s'échappe du complexe. C'est une beauté froide... et dangereuse (arrêtez de baver!). C'est aussi une personne qui porte sur son visage les stygmates d'une vie très difficile, profondément traumatisante. On lit dans son regard les souffrances et les horreurs de son passé, subites ou infligées. Cela en fait un personnage de caractère, très attachant, touchant, oscillant en permanence entre les larmes et la colère. Tortueuse, torturée, sa personnalité est très complexe, plus proche de celle d'une bad girl que d'une héroïne classique.

Pour ma part elle me fait penser à un équivalent féminin de Knives (Trigun) pour sa très grande considération pour l'humanité (MDR), de Kenshin (dans les OAV, pas le gros lourd de la série RK :-D), le tout avec en plus le charme très touchant d'un passif lourd à porter. Son chara design est sobre, et c'est ce qui lui donne de l'allure: amateurs de bimbos nourries aux hormones (qui a mentionné Get Backers ;-) ), vous ne trouverez pas votre bonheur ici... Heureusement, ça restreindra le public aux gens sérieux, et c'est tout ce que mérite la série!

Nyuu: Vous connaissez Chii, le persocon de Chobits? La même, en moins délirante, et encore plus attachante.

Koutah: le héros masculin de la série. Pas un lourd à la Keitaro (Love Hina), pas un killer-poseur à la Amon (Witch Hunter Robin), pas un obsédé à la Ryo Saeba (je ne vous insulte pas? En fait, si, allez: City Hunter :D ). Un personnage qui fait "normal" pour un héros d'anime, un garçon simple et calme, avec une vie presque normale. Suite à un "accident" remontant à son enfance il n'a plus de souvenirs de jeunesse.

Yuka: La cousine de Koutah, inévitablement amoureuse. Elle n'a pas oublié son enfance, mais la tait, par pudeur, pour ne pas faire souffrir son cousin. Un peu effacée, discrète, rangée, mais touchante elle aussi. (Décidément, réel virtuel, même combat: ces dames n'ont aucun goût!)

Mayu: une petite SDF recueillie elle aussi par les héros. L'incarnation de l'innocence dans un monde monstrueux.

Il y en a bien d'autres, certains persos secondaires sont très intéressants, mais si je vous spoile toute la série je vais me faire tuer par le modo de ce topic :-).

Conclusion et notation:

"Noir" pour l'ambiance,

"X" pour les considérations humanistes :-D

"Chobits" pour l'aspect vie quotidienne

Si vous aimez ces séries, vous allez adorer Elfen Lied.

A travers le sang, les larmes et les souvenirs, à travers la haine, la xénophobie, mais aussi le romantisme, l'amour, et le pardon, Elfen Lied est un anime très profond, finalement très humain (à défaut d'être humaniste), mais posant de vraies questions, qui offre une vue originale (mais pas forcément optimiste :-) ) des méandres tourmentés de la nature humaine.

C'est aussi une belle leçon de compassion et d'empathie pour l'autre, quand on comprend le raisonnement par l'absurde, et qu'on apprécie pleinement cet immense final qu'est l'épisode 13.

A voir, revoir et rerevoir.

Pour la notation... Allez, 10/10, même pas peur! :)

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