20/01/2009

Encore une séance malade, je me demande si je ne vais pas devoir m'habituer à faire du Kendo en hiver avec au moins un gros rhume, avec tous les inconvénients que ça peut avoir...

Cela dit, je ne regrette pas, loin de là: la séance a été enrichissante.
Tout d'abord, nous nous sommes échauffés différemment: au lieu des habituelles contorsions statiques en tirant sur les muscles ou en els contractant, nous avons alterné phases statiques et phases dynamiques. Il paraît que ça prépare encore mieux et évite encore plus les blessures. C'était un peu folklo, avec notre sempai "échauffeur" le nez dans un bouquin toutes les dix secondes, mais en tout cas, ça marche: j'ai effectivement senti une meilleure disponibilité musculaire que d'habitude, plus de punch, et moins de raideur.

Après le gainage (2minutes, arrghhh ça commence à être vraiment dur) et les suburis, notre maître a séparé les kenchis en deux catégories. Ceux qui ont un pistolet chargé... Non, c'est pas ça.
Ceux qui font les championnats d'Ile de France, c'est à dire les yudanshas adultes et les 2e année et plus juniors, et les autres: débutants, et "vieux" 2e années.

Tout d'abord déçu de me voir relégué avec les débutants, j'ai pris la situation avec philosophie: aucun entraînement n'est inutile,  pour peu qu'on le pratique de tout son coeur. J'ai donc décidé:
- d'essayer de profiter de mon petit plus d'expérience pour faire travailler les 1ère années de la façon la plus intelligente possible.
- de donner le meilleur de moi-même face aux autres 2e années seniors.
- de travailler ma technique en Ji Geiko, face à des adversaires, pour une fois, inférieurs ou égaux à moi.

En travail technique, nous avons fait Kote Suriage Men, Men Suriage Men, Kote Kaeshi Men, Men Nuki Do. Le tout en petit, version geiko. Les "nouveaux" s'accrochent, moins nombreux que nous l'an dernier, ils sont d'un meilleur niveau à expérience égale. L'an prochain ça va être la fête ! Avec des Aite "lents", j'ai pu travailler correctement ces techniques en petit (surtout les suriage), et pour une fois me rendre compte que, ô miracle, j'y arrive très bien quand je ne suis pas face à quelqu'un contre lequel toute technique compliquée est inutile, dans la mesure où il me lit, me devance, et se paye le luxe d'être plus entraîné et plus rapide !
Sur Kote Kaeshi Men, j'ai enfin appris à faire tourner mon shinai autour de mon bras droit avec le bras gauche, en restant bien devant. C'est très élégant comme geste, et on sent que la frappe n'est pas innocente, avec un tour complet de sabre !
Moins sollicité par les exercices (les nouveaux sont moins méchants que les anciens ^^), j'étais encore très frais en Ji Geiko, où j'ai pu bien me donner. Je me suis éclaté, et me suis surtout rassuré: je susi tout à fait de taille pour un 2e année. Contre un autre 2e année ça allait, plutôt plus que moins d'ailleurs, et face à un débutant, même bon... on peut mesurer l'effet d'une année de Kendo d'écart, et comprendre pourquoi on se fait **** sans retour possible par des gens ayant X années d'expérience de plus que soi. ^^
Sur Men Kaeshi Do, en fin de séance, malheureusement après la fin des combats, j'ai glâné des conseils d'un sempai 5e Dan très pédagogue:
- le sabre et les poings ne doivent pas se décaler trop à droite pour parer, mais rester près du centre, "comme si on était contre un mur sur lequel on a l'épaule droite collée". Ce conseil permet de travailler "devant", et de limiter la longueur du geste, et donc augmenter sa vitesse d'exécution.
- pour aller plus vite, on peut rapprocher la main gauche de la main droite sur Do. Il faut un demi-poing entre les deux mains, pour avoir le bras de levier assurant une certaine force à la frappe, mais aussi et surtout une plus grande souplesse permettant la rotation du sabre. Il m'a ainsi fait comprendre "pourquoi j'y arrive bien au bokken et pas très bien au shinai": c'est une bête histoire de longueur de poignée, plus longue sur un shinai que sur un bokken, un iaito, ou encore un katana.
- contre un adversaire plus petit, il faut "laisser couler ses hanches", et garder à tout prix le buste droit. Ca évite de se pencher, de se déséquilibrer... et de se prendre un Men humiliant de la part de quelqu'un qui aurait du mal à le toucher si on était resté bien droit en garde ! De plus, ça facilite même le Ki Ken Tai, pour un joli Ippon sur Do ! Je pense que ces conseils sont valable pour toute forme de Do, et j'ai hâte de les mettre en pratique !

Comments

[Marion]

Bonjour Monsieur,



Je voulais juste vous remercier pour ce blog sur lequel je suis tombé par hasard. Je cherchais des conseils sur la pratique du kendo, plus particulièrement essayer de corriger mon gros problème de bras droit qui est plus fort que le bras gauche. Enfin bref, je suis tombée ici et c'est une vrai mine d'or *-* ! Je suis moi même en 3em année de pratique, (2 ans à l'ELSJ de Lyon, et là je suis au Japon en échange Universitaire, donc je m'entraîne dans le club de ma fac !), et j'avoue que je n'ai pas autant de réflexion que vous sur ma pratique, bien que j'adore ça !



J'aime beaucoup lire vos impressions et conseils que vous avez reçu, lors de vos cours. C'est vraiment très très intéressant, et ça m'apprends aussi beaucoup ! Comme vous l'avez dit plus haut, moi aussi "j'ai hâte de mettre vos conseils en pratique le lendemain" ^^ !



Je tiens également à m'excuser, car j'ai publié hier sur mon facebook, sans vous en demandez l'autorisation, le petit texte humoristique de la traversée de la rue suivant le grade du kendoka. J'ai beaucoup rit et j'ai pensé à mes collègues et à moi même que j'ai reconnu dans ce texte !

Si vous y voyez un inconvénient, je l'effacerai. (souci; mes collègues kenshi me l'ont également volé xD!)



Je tiens (tenais ...) un petit blog sur mon année à Kyôto. J'avoue ne pas réussir à le mettre à jour ... mais si je peu, j'aimerai mettre votre blog dans mes favoris !



Encore merci à vous, et bonne continuation.