03/03/2009

Reprise au Kendo, après une semaine de "contraintes" m'empêchant d'y aller et deux semaines de vacances.
Ces vacances, pourtant, n'avaient pas été inactives, avec des suburis, et un peu de "self-taught kenjutsu/iaijutsu" au bokken/iaito. Même si ça ne vaut pas, et de loin, l'entraînement avec un maître, ça fait toujours du sport, du travail des poignets, des épaules, du ki ken tai, etc. Bref, tout le Kendo, vu sous un autre angle.
Mon objectif, sur ce cours, était de travailler Mushin. Ne pas penser, voir, observer, agir en conséquence, sur réflexe, et ne pas s'attacher à telle technique ou telle frappe.
Ca plutôt bien commencé, les échauffements, puis les suburis, se sont bien passés, juste le temps d'en foirer deux trois en Haya suburi pour retrouver mes marques et y aller convenablement. J'ai juste eu un peu de mal sur la dernière série de 40, ça allait un peu vite pour mes jambes, surtout avec un genou droit endolori.
Ensuite les exercices se sont bien passés. Pour la rentrée, comme d'habitude, notre maître nous a fait travailler les bases des bases: Kiri Kaeshi (que je crois avoir bien fait pour une fois, en assez grand et avec la main gauche au centre), Men en grand, puis en petit, petit Kote, Do.
Faut encore que je corrige mon Do: même s'il s'est amélioré, il est encore trop latéral. Un sempai m'a donné un bon repère: raser le coude d'Aite avant de frapper son Do. Bon en cadeau je lui ai shooté le coude, mais il ne s'est pas plaint (pas le genre, c'est un "pur et dur") et il m'a dit que je faisais bien en fin d'exercice.
Arrivent ensuite les geikos.
<Killing spirit on>, <mushin on>, c'est parti !
Mon premier assaut est un Kote dont je suis très fier: Aite ne l'a pas vu venir, j'ai bien frappé, je suis bien passé. Veni, vidi, vici, paf ! ^^
Mon deuxième assaut est un Men. Cette fois-ci on est parti en même temps et on a frappé en même temps en luttant pour le centre. Bam, mon Men est plus fort que le sien, et réussit... mais alors qu'on se rentre dedans, Paf !
Aite recule, le shinai dans une main, puis le laisse tomber et attrape son autre main: grosse douleur au pouce, qui s'est fait retourner par mon attaque. Il me dit que c'est pas ma faute, qu'il avait déjà mal, mais bon, je l'ai achevé et il a du arrêter là la séance. Pour un combat que je lui devais de trois semaines, c'est du joli...
Mais, mon état d'esprit n'est-il pas un peu la cause de son arrêt? Sans penser, en se battant à l'instinct, n'ai-je pas trop lâché de force ?
Plein du doute qui m'assaye, je perds dans la foulée Mushin et Killing spirit. Pire, je suis stressé, j'ai peur de faire mal, je suis tendu. Mon geiko suivant, face à 3e dan qui a dix ans de moins que moi, est une catastrophe: je me fait laminer dans les grandes largeurs, et surtout je me fais mal à force d'être crispé: je commence à avoir des crampes, et mes bras sont comme du plâtre: lourd et rigides. Mon shinai pèse des tonnes. J'ai envie de vomir.
Je songe à arrêter, mais le tour d'après je sors et suis en pause (on était un nombre impair). J'accepte d'aider un gradé blessé (donc sans armure) à travailler ses tsukis. J'ai pas mal appris sur cette frappe, et le plus surprenant pour moi c'est qu'elle semble se dévier très facilement. Il doit falloir saisir le moment ou aite est "sec" pour lui en coller un, s'il est bien préparé je vois mal comment c'est possible (s'il est en Chudan No Kamae bien entendu).
Nouveau geiko, et si mon esprit s'est un peu calmé, le geiko est une véritable torture: des crampes dans les deux mollets à chaque assaut. Et dire que j'ai bu 2L de flotte sur la journée pour éviter ces maudites crampes ! Je dois encore faire une carence de magnésium... -_-'
Les derniers geikos semblent aller un peu mieux: face à des adversaires moins forts (enfin 1er ou 2e dan quand même !), je m'en sors mieux. Quelques frappes passent des deux côtés, mais la plupart sont parées, sans toutefois donner lieu à de bonnes contre-attaques. J'ai pris pas mal de Kaeshi Do, mais quand on s'élance avec la volonté de "traverser", ça devient très dur pour Aite de ne pas frapper trop près. Hé Hé Hé, j'ai au moins appris à ne pas prendre de contres! ^^
Je suis encore vidé aujourd'hui. J'espère que vendredi sera une meilleure séance, mais ça ne m'étonnerait pas: tout crevé que je suis, je sens tout mon corps aller mieux, avoir chaud, respirer, être mobile: j'ai "cassé" la gangue de toxines et de tensions accumulées durant ces trois semaines sans vrai Kendo. Le plus dur est fait !

Comments

[ineditof]

je compatis. Le kendo ça fait mal partout ; aux pieds, aux côtes, aux mains, au coeur, à la tête, à l'âme, et aux amis.
Jeudi, une japonaise m'éclate un doigt en kihon. Pour qu'elle se sente cool, je rigole et ne bronche pas. En fait j'avais hyper mal ! Elle l'a bien compris, tu parles !
Hier soir, j'ai mal travaillé, mon copain, même grade mais jeune et bouillant, m'insulte littéralement! il pete un plomb.
Aprés les geikos, je passe lui mettre une petite tape sur l'épaule en souriant. Il a bredouillé, j'ai mal a la tête, tout sombre.
Ralala. Le kendo, c'est pas que des problèmes de shinai. Mais quand on arrive a ce mushin, c'est fréquent de se faire rattraper brutalement par un flot d'émotions, je trouve.