[u][b]Résumé de l'histoire (spoile les premiers épisodes):[/b][/u]

De nos jours...
Gazth-Sonika, pays imaginaire d'Amérique du Sud, en proie à une guerre civile qui dure depuis douze ans. Une jeune femme blonde vit d'un métier typique d'un pays en guerre: mercenaire. Escorte en zones de combat, protection rapprochée, infiltration, assassinats, aucune besogne ne lui échappe. Elle est considérée comme l'une des meilleures de sa profession, bien qu'elle n'ait que 17 ans. Nul ne sait rien d'elle, outre son nom de code: Madlax.
Nafrece (^^), pays européen imaginaire, une jeune femme brune, sans parents, au comportement très étrange, vit dans une somptueuse résidence, seule avec son intendante, Elinor, qui semble avoir son âge. Elle s'appelle Margaret Burton, et vit dans un genre d'autisme depuis 12 ans, date à laquelle elle est revenue de Gazth-Sonika, âgée de 5 ans, sans son père, amnésique, avec un seul petit mot dans sa mémoire: Madlax.
Outre Elinor, une autre femme s'occupe d'elle: Vanessa, jeune cadre d'une puissante multi-nationale dont le siège est en Nafrece (Bon, allez, à Paris ^^). Bien qu'elle n'ait pas de souvenirs d'elle, Elinor a été élevée par Vanessa.
Un jour, celle-ci, inspectant des fichiers de comptes, se rend compte que son entreprise fournit des armes à Gazth-Sonika... dans les deux camps, et ce depuis... 12 ans. Fouillant davantage dans les archives, révoltée et curieuse, elle tombe sur le nom d'un organisation qui revient souvent: Enfan.

"Enfan", des affaires militaro-industrielles vaseuses, une guerre civile, deux jeunes femmes que tout sépare en apparence, mais que de nombreux points communs rapprochent... Qu'a-t-il bien pu se passer, lorsque la guerre a éclaté en Gazth-Sonika, il y a 12 ans ? Quels sont les liens entre Madlax et Margaret ? C'est sur ces questions que reposent une grande part de l'intrigue de Madlax. Mais vous n'êtes pas au bout de vos peines... Non seulement les révélations, et c'est logique, arrivent à la fin, mais de plus, à chaque épisode ou presque, de nouveaux fils s'ajoutent au tissage de l'intrigue !

[u][b]Première impression:[/b][/u]

Le générique (au demeurant très bon) passé, j'ai eu un petit doute aux premiers épisodes: une jolie tueuse blonde, une petite brune complètement à l'Ouest, une société secrète machiavélique, Paris, l'Amérique du Sud... Hou là, Bee Train (le studio qui produit Madlax) est en train de nous faire un Noir 2 le Retour...
Mais très vite on s'aperçoit que Margaret n'a rien de commun avec Kirika, que Madlax ne doit à Mireille qu'une vague ressemblance physique, que l'ambiance est différente, l'intrigue plus complexe, et que mis à part l'omniprésent mystère de l'intrigue, on est bien loin d'un Noir-like !

De très grosses différences apparaissent: il y a plein de persos, et pas seulement deux héroïnes, quelques annexes, et des cibles (^^). Les deux héroïnes sont liées, on le voit tout de suite, mais il faut attendre... longtemps... avant leur rencontre. Les personnages secondaires sont nombreux, construits, intéressants, et... il y a même des hommes importants ! (Lire ma critique de Noir pour voir la différence ^^).
L'ambiance est totalement différente. Les personnages sont moins opaques et asociaux que dans Noir, et très vite, Madlax apparait même comme joyeuse et épanouie (tout est relatif, mais par rapport à Mireille Bouquet il y a un monde !)

La crainte du Noir-like passée, j'ai tout de suite plongé dans l'histoire, très intéressante, et qui donne envie d'enchaîner sans relâche les épisodes. Pour ma part, mais les avis divergent, je n'ai pas trouvé que le scénario était compliqué jusqu'à l'épisode 20. Au delà, par contre, ça devient carrément un truc de psycho tellement ça devient complexe. Je m'interroge toujours sur 80% du 26e et dernier épisode...

Comme Noir, par contre, on n'est pas scotché au premier épisode, malgré une prestation mythique de Madlax lors de sa première grosse baston: pour les amateurs du genre, à côté d'elle, Mireille, Kirika, Ryo et les autres flingueurs célèbres de tout poil sont tout simplement minables... L'explication à l'épisode 26 (^^). Comme Noir aussi, l'addiction est grande, et de plus en plus forte d'épisode en épisode. Pas de doute, c'est de la bonne (^^). Comme Noir aussi, c'est l'histoire d'un retour aux sources obscures d'un passé commun entre les héros, au fin fond des jungles perdues de Gazth-Sonika.

Allez, je vous balance un truc, pour finir de vous donner envie de regarder: Alors que Noir était rivée à la réalité, la maffia, les organisatiosn secrètes, Madlax part aussi, et c'est surprenant avec le début, dans le paranormal, affiché, bien dense. Ca c'est la surprise. Et ça, c'est énorme ! La transition est menée de main de maître, et une fois le trip parti, vous ne reprendrez votre souffle qu'à la dernière seconde de l'épisode 26. Et, comme à la fin de tout bon film/livre, vous n'aurez qu'un truc en tête: WOW !

[u][b]Critique Technique:[/b][/u]

[b]Graphisme:[/b]
Bee Train nous a habitué à un bon niveau, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le niveau est plus que maintenau avec Madlax. Si le chara design est un peu moins "orienté-réaliste" que celui de Noir, avec un peu plus de libertés prises pour différencier les personnages, au final la qualité est même supérieure à celle de son aîné. Pour le reste, on notera que Madlax est un peu moins propre que Noir (on voit du sang, mais c'est encore super discret, et tout sauf gore), et que les effets pyrotechniques, sans tomber dans la modélisation informatique limite 3D (ça reste du dessin et c'est tant mieux), sont superbes. Comme Noir l'anime est "filmé" en 16/9, ça passe très bien sur une grande télé ! Pour le reste, les décors sont intéressants et variés: forêt tropicale, environnement urbain riche (Paris beaux quartiers) et pauvres (favelas de Gazth-Sonika), voire... en ruines (champs de batailles).

[b]Animation:[/b]
Fluide, réussie, elle a la qualité centrale d'une animation pour ce genre d'anime: on l'oublie, elle est transparente pour laisser à l'histoire et aux personnages le soin de se révéler. Il ya beaucoup plus de mouvement que dans Noir à mon avis, ce qui contribue à rendre la série bien plus vivante.

[b]Musique:[/b]
Sur les critiques musicales de Madlax, on lit à boire et à manger sur les divers sites de critiques. Notamment que Yuki Kajiura, après avoir été illuminée de talent pour écrire la BO de Noir, à attrapé une autite qui l'a rendue sourde...
Moi j'ai un seul truc à répondre: Beethoven a écrit ses plus beaux morceaux sourd comme un pot.
Trêve de plaisanteries, la BO de Madlax est à mon avis par un aspect moins bien que celle de Noir: il n'y a pas de morceau transcendental comme "Salva Nos". "Nowhere", son équivalent (le morceau qui dit "ça sent le sapin"), est génial, mais un ton au dessous. Par contre, sous un autre aspect, la BO de Madlax est supérieure à celle de Noir: Dans la BO de Noir il y a des morceaux que je n'écoute pas, que je trouve vraiment pas bons, notamment les génériques. Et ça, ça fait tâche. La BO de Madlax, elle, ne comporte que des morceaux réussis. C'est donc plus régulier. Pas de bides, pas de monuments de la BO d'anime non plus...
Quoique, pour les curieux, allez écouter "Lost Command", "Nowhere", "A Pursuit", et l'immense Margaret No Theme, (en fait simpelement "Margaret" en français). Vous m'en direz des nouvelles!

[b]Voix VO:[/b]
Les seiyyu sont parfaites. On ne le dira jamais assez, je serais toujours autant bluffé de voir des personnages avoir des voix qui correspondent à leur caractère, et que ça soit perceptible même pour quelqu'un qui ne comprend pas la plupart de ce qui est dit en japonais. Mais les timbres, les intonations, pour peu qu'on soit un peu initié, sont tout simplement bluffants. Madlax présente de nombreux personnages intéressants, et avoir tenu la qualité de "vocalisation" d'une Mireille ou d'une Kirika sur autant de persos... Chapeau Bee Train !

[u][b]Critique Scénaristique (spoilers!):[/b][/u]

Digne successeur de sa grande soeur dans la mouvance "sérieux, profond, psychologique" de la japanimation, Madlax est une série dont le scenario n'est secondaire qu'à la merveilleuse galerie de personnages qui l'écrivent de minute en minute.
Contrairement à pas mal de séries du même genre, on rentre très vite dans le vif du sujet. Conrairement à d'autres séries aussi, ne cherchez pas à comprendre, ou pire à démêler, l'écheveau de ficelles avant l'épisode 20, vous allez gâcher votre plaisir ou vous faire une entorse au cerveau. Laissez vous simplement guider en regardant le tissu de la trame se tisser.
Madlax a un scénario bien plus ésotérique et "magique" que Noir, et moins "complot de maîtres du Monde". Les premiers épisodes nous montrent les vies séparées de Margaret et de Madlax, aussi dissemblables qu'il est possible. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, c'est de la tranquille vie de Margaret que proviennent les premiers évènements importants. Tandis que Madlax protège, assassine et tente de survivre, c'est dans le confort du lit de Margaret que va commencer l'histoire, lorsqu'elle va remettre la main sur un livre ayant appartenu à son père.
Puis Vanessa, cadre d'une grande entreprise qui a élevée Margaret après son retour de Gazth-Sonika, va mettre le nez dans des recoins obscurs de la comptabilité de son entreprise et découvrir un traffic d'armes, puis de "consultants", et enfin de pouvoir direct, qui lui fait penser qu'un seul et même organisme dirige sa société et les deux camps qui s'affrontent en Amérique du Sud: Enfan... Intriguée, puis révoltée, elle part pour Gazth-Sonika, pour se rendre compte sur place. De machinations en complots, elle se retrouvera en cavale avec ... Madlax, qui est chargée de sa protection.
Alors que l'histoire semble s'être focalisée dans ce pays en guerre... Elle renaît en Nafrece (France ^^), chez Margaret, alors que deux individus s'intéressent au livre de son père: une jeune fille étrange, et un jeune cadre de la société de Vanessa... lié à Enfan.
Mise au courant de la cavale de Vanessa, Margaret et Elinor partent pour Gazth-Sonika, suivis par les deux prétendants à la possession du livre.
Et c'est dans un petit village de Gazth-Sonika, au beau milieu de la zone des pires combats, que tout ce petit monde va se retrouver pour découvrir, ensemble, ce qui a bien pu se passer ici même... Douze ans auparavant.

[u][b]Présentation et critique des personnages:[/b][/u]

Ici, il y a du monde. Même sans spoiler les "guest stars" qui contribuent à l'intrigue, les personnages principaux sont nombreux.

[b]Madlax:[/b]
Si je vous dit 1 m 70, blonde, les yeux gris bleu, super bien roulée, mais un visage toujours triste ou fermé, à priori, si vous êtes un accro, vous hurlez "Mireille Bouquet !". Perdu ! Bon, on va être honnête, elles se ressemblent comme deux soeurs. Madlax a simplement un visage un peu plus "jeune", et généralement un physique moins "mur". Logique, elle a 17 ans et Mireille 19 (comprenez, au standard européen, 23 et 25 ^^). Moins apprêtée que sa grande soeur parisienne, plus souvent en treillis qu'en mini-jupe, Madlax est plus rivée dans l'action, c'est plus un soldat qu'une tueuse à gage qui doit faire bien en société. (Mettez des lunettes de soleil quand elle porte une robe, cependant, sinon gaffe aux neurones ^^).
De caractère, elle est moins posée que Mireille, plus enjouée dans les rares moments de calme, et, surtout... elle parle! Je sais ça a l'air bête, mais ça change. Son regard perdu et triste, ses manières de très jeune femme en dehors de l'action, font contraste avec la machine à tuer ahurissante qu'elle devient lorsque la situation l'exige.

[b]Margaret:[/b]
Petite brune avec des tresses. Absente. Triste. Fermée et repliée sur elle-même. C'est ainsi qu'apparaît Margaret au tout début de la série. On ressent un grand vide et une grande souffrance intérieure, et ses comportements étranges, voire agaçants ou tout simplement autistes trouvent dans son drame personnel tout leur sens. En ce sens Margaret ressemble un peu à Kirika. Mais son évolution est radicalement diffrente, et sa vie aussi: ce n'est pas une femme d'action, bien au contraire, c'est une fille de bonne famille un peu guindée et qui nécessite absolument la protection de Madlax et des autres personnages pour survivre. Sa relation amicale avec Carrossur Dawn, Elinor et Vanessa va la faire évoluer vers la vie, à nouveau, si bien que d'épisode en épisode on assiste à son rétablissement psychologique.

[b]Vanessa:[/b]
Haaa, Vanessa... Ca c'est un perso ! ^^ Active, intelligente, pleine d'initiative, curieuse, indépendante, cette grande et superbe trentenaire, aux yeux verts et aux cheveux noirs, (je craaaque MDR !), unit à la fois les qualités d'une working girl accomplie, associée à des qualités "maternelles" que sa vie solitaire a conduit à reporter sur Margaret. C'est à elle que revient l'honneur d'ouvrir le bal de l'aventure (normal puisqu'elle en est la reine ^^). C'est elle qui va commencer à recomposer le gigantesque puzzle de l'intrigue. De sa rencontre avec Madlax naîtront de grands changements dans sa façon de voir la vie, ainsi qu'une belle histoire d'amitié au féminin. Vanessa est l'archétype du personnage secondaire qu'on n'oublie pas...

[b]Elinor:[/b]
Elinor est l'intendante de Margaret. Leurs familles sont liées en ce sens depuis des lustres. Avec Vanessa, mère active et instruite, elle est l'autre mère de Margaret, son soutien affectif et contingental à travers cette difficile vie faite d'isolement, et d'absence de passé, donc d'être. Tout au long de l'anime c'est un personnage dont la dévotion et la droiture forcent le respect. Mais avant tout, Elinor sert Margaret bien plus par amitié très forte que par devoir. Pas grand chose à dire d'autre d'elle, puisqu'elle se définit totalement à travers et pour Margaret.

[b]Rimelda:[/b]
Rimelda est le témoin des aventures de Madlax en Gazth-Sonika. Elles se sont rencontrées lors d'une opération de Madlax. En ennemies. Leur antagonisme persistera tout au long de la série, puisque Rimelda a juré d'avoir la peau de Madlax.
Grande brune entrée dans l'armée officelle, puis ayant intégré un corps de tireurs d'élite et de gardes du corps, elle a vouée toute sa vie à la guerre civile qui lui a pris l'homme de sa vie. Lorsqu'elle se rend compte d'une vérité dévoilée par Madlax, elle n'a plus de raison de vivre. Elle jure de tuer Madlax pour se prouver qu'elle existe encore. S'installe alors, à travers les lunettes des fusils, de rafales de fusil d'assaut en combat de rues nocturnes, ce qu'il convient d'appeler une platonique histoire d'amour entre guerrières. D'inquiétante, Rimelda devient touchante au fil de l'anime. C'est un de mes persos favoris.

[b]Carrosur Dawn:[/b]
Bon, il a un nom à coucher dehors... Ok... Mais vous avez déjà remarqué une anomalie: IL. Et oui, un perso important masculin, tiens, quelle bizarrerie pour Bee Train ! (^^). Au début de l'histoire on sait jusqte que c'est un cadre supérieur de l'entreprise dans laquelle travaille Vanessa. Puis on se rend compte très vite qu'il est fortement lié à toute cette histoire, en Gazth-Sonika. Lorsqu'enfin s'installe entre lui et Margaret une curieuse et indéfinissable relation, on a découvert un personage clef de Madlax. Mais je ne puis vous en dire plus ^^...

[u][b]Conclusion et notation:[/b][/u]

Comme tout au long de la critique j'ai constamment comparé Madlax à Noir, je ne vais pas me renier ici. Ce sont deux animes du même fil, du même courant. Mais leurs immenses différences interdisent de dire que c'est une resucée, ou même un simple Noir-like.

Noir reste un anime fondateur pour moi, un immense référent. Mais je dois dire que je préfère Madlax. Honnêtement. Un peu comme si Noir avait été un prototype, un essai, avant de se remettre au boulot et de sortir une oeuvre plus aboutie, plus affinée, Madlax.

Comme Noir, Madlax est un de ces animes qui pose de vraies questions, qui vous prend aux tripes, et qui contribue à graver les titres de noblesse des animes contemporains.

A voir, et à revoir.... chose que je vais faire incessamment sous peu !

Pour la notation... J'avais mis [b]10/10[/b], voire 11/10 à Noir... Là je ne vais pas tenter le 12, ce serait abuser.... Mais un vrai 11, alors. ;-) .

ANIME: Madlax

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