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Shugyo
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12 août 2008

Citations commentées de George S Patton

George S Patton est un général américain ayant servi durant la seconde guerre mondiale dans l'arme blindée, où il s'est illustré de bien des manières. Personnalité entière, à la limite de la caricature, Patton est une figure peu sympathique de la seconde guerre mondiale, bien qu'il y ait été un officier très brillant. Comme le résume bien le blockbuster qui porte son nom, Patton était un homme qui s'était trompé d'époque: un guerrier au temps des soldats. Cela n'en faisait pas moins un homme intelligent, au fait de la stratégie la plus moderne de son temps. Mais il avait le caractère dur, tranchant, et intransigeant d'un guerrier d'autrefois.
Personnalité mis à part, il est, en tant que témoin du dernier conflit majeur ayant eu lieu dans l'histoire de l'humanité, un des précieux témoins de l'art de la guerre de cette époque. De plus, avec son caractère, sa personnalité de "guerrier d'autrefois", il est un lien intéressant entre la stratégie moderne, scientifique, avec des moyens technologiques avancés, et la pensée stratégique de temps bien plus anciens.
Voici donc quelques uns de ses aphorismes, que je tenterais de commenter:

"A good plan violently executed now is better than a perfect plan executed next week."
Cette citation fait écho à la célèbre phrase de Macchiavel: "On n'évite pas une guerre, on ne fait que la retarder au profit de son adversaire", mais sur un plan plus local, plus tactique. La stratégie et l'expérience des anciens commandeurs dicte qu'il faut avoir un plan, mais qu'il ne doit pas être trop rigide, trop compliqué, pour qu'il soit souple et puisse absorber une certaine dose d'impondérable. Patton va ici plus loin: il ajoute le concept qui est peut-être le plus important de toute l'histoire du combat et de la stratégie: l'initiative. Garder l'initiative, c'est imposer son jeu à l'autre, imposer sa manière de faire, et c'est la meilleure des cartes que l'on puisse avoir pour gagner.
Ici, Patton dit que si on traîne pour peaufiner un plan, on s'expose à voir les conditions de l'exécuter s'évanouir parce que l'ennemi a pris l'initiative. Bien que cela paraisse paradoxal, il vaut mieux foncer sur une bonne idée, même un peu vague, qu'attendre d'avoir un plan parfait pour s'y mettre. Le premier combat est joué contre le temps. Attendre, être passif, attentiste, c'est mourir.

"A piece of spaghetti or a military unit can only be led from the front end."
Un concept pas si novateur que ça, qui n'est cependant permis que par les moyens modernes dans la stratégie à grande échelle: pour commander, il faut être devant. Les anglais utilisent "leadership" pour exprimer "commandement". A la différence du mot français, qui insiste sur "donner des ordres", le mot anglais insiste sur "lead", être devant. Il est donc meilleur pour cette phrase. Etre devant, c'est être aux premières loges pour avoir les informations, pour limiter les intermédiaires qui peuvent la déformer, mais surtout pour les avoir en temps réel, et donc gagner du temps. Gagner du temps pour voir, comprendre, saisir, et décider. Celui qui commande au plus près commande au plus rapide, et donc a de grosses chances de prendre l'initiative. Il encourt par contre le risque d'être capturé, ou tué, ou, tout aussi grave, de se perdre en considérations tactiques dans le feu de la bataille et d'oublier la stratégie. Commander devant, c'est prendre les plus gros risques, et seuls les meilleurs et les plus chanceux peuvent le faire à leur avantage. Celui qui sait faire abstraction du détail, et rester calme, a tout intérêt à diriger devant. Cela, de plus, a un effet bénéfique sur le moral des soldats, qui "suivent" leur chef au lieu de servir de bouclier entre lui et l'ennemi. Mais là encore, le gain principal est dans la saisie et la conservation de l'initiative. Tous les grands généraux de la seconde guerre mondiale, surtout dans l'arme blindée, essentiellement mobile, ont dirigé leur troupe en étant à l'avant: Patton, Leclerc, Rommel, Guderian...

"A pint of sweat, saves a gallon of blood."
Une idée commune dans les armées d'alors, qui peut être interprété de bien des façons. Pour ma part, je pense que Patton fait allusion au fait qu'un commandant ne doit pas se prélasser à l'arrière mais se bouger en permanence à l'avant, pour voir, savoir, et décider correctement. De la décision correcte du commandant dépend la vie de la majorité de ses soldats.

"Accept the challenges so that you can feel the exhilaration of victory."
Une citation illustrant le tempérament de guerrier de Patton. Curieusement, cette citation, de peu de valeur militaire, est bien plus riche au niveau humain. Patton nous dit ici: "Ose". Celui qui gagne a toujours tenté sa chance. En tantant sa chance, on peut gagner, on peut perdre et mourir, mais on peut aussi perdre, survivre, et apprendre de son erreur. C'est l'essence de l'entraînement. Celui qui refuse le challenge, refuse l'entraînement, et voit d'éloigner toujours plus ses chances de succès. Ceci est vrai au combat et dans les arts martiaux, mais aussi dans tout un tas de domaine: celui qui n'ose pas passer son permis ne conduira jamais, celui qui n'ose pas se faire éconduire ne séduira jamais personne, celui qui n'ose pas demander une augmentation ou un changement de poste a peu de chances de progresser en carrière.

"All very successful commanders are prima donnas and must be so treated."
Patton ici ne manque pas de culot en semettant évidemment dans le groupe des "prima donnas"! Mais effectivement, les grand chefs militaires sont souvent des personnalités atypiques, parfois excentriques, comme... des artistes. La stratégie est un art, bien qu'il soit très "scientifique", "intellectuel". Il y a une part de felling, de sens, qu'aucun calcul ne peut donner. Il faut être très intelligent pour être bon stratège, mais c'est insuffisant. Patton et Montgommery, pour ne citer qu'eux, sont connus pour leur extravagance et leur excentricité. Mais ici, la valeur réelle de cette citation, c'est de dire qu'il faut savoir passer à ces hommes certaines petites choses, et les "choyer", parce qu'ils sont très rares et précieux. Je pense que cette citation rejoint celle de Montgommery, qui, bien que très vantarde", disait de son singulier couvre-chef qu'il "valait deux divisions blindées".

"Always do everything you ask of those you command."
Plus simplement, tout comme un chef doit être en avant, un chef doit montrer l'exemple. Simple mais souvent non respecté. Le leadership repose certes sur le commandant, mais aussi sur la dynamique qui unit le commandant et ses hommes: un commandant qui a la belle vie à l'arrière ne pourra exiger la même chose de ses hommes que celui qui traverse les mêmes épreuves qu'eux, à l'avant. C'est de la psychologie élémentaire, et toute la différence entre les grands chefs de l'antiquité, les grands généraux de l'armée de terre de la seconde guerre mondiale, et les généraux de la première. Un Leclerc, un Rommel, ou un Patton, tiennent plus d'Alexandre le Grand ou d'Hannibal, bien que très éloigné en époque, que d'un Nivelle.

"Battle is an orgy of disorder."
Patton, par cette lapalissade, illustre ce que je disais plus haut quant aux risques de "commander à l'avant". Se perdre dans le désordre ambiant. C'est le même risque que "l'indécision", un des quatre "péchés capitaux" du Kendo. C'est aussi le grand principe qui met à bas les plans trop compliqués: un plan doit être général, pas trop détaillé, pour pouvoir "organiser le chaos" de la bataille, et s'adapter aux revers éventuels, aux inattendus, positifs ou négatifs. Un grand stratège doit savoir trouver un bon plan, mais aussi le changer pour s'adapter, non par hésitation, mais par clairvoyance dans l'instant, ce qui relève plus de l'art que de la science. Un bon stratège doit être capable de planifier une idée de génie au calme d'un bureau, mais aussi d'improviser "à l'arrache" sous le feu de l'ennemi. C'est cette capacité d'improvisation qui a souvent fait défaut à Montgommery, par exemple, stratège trop "bureau" et pas assez "terrain", peut être trop méticuleux, trop précis et compliqué, ce qui lui a valu le désastre d'Arnhem (l'opération "Market Garden", immortalisée par le film "A Bridge too far" (un Pont trop loin)).

"Battle is the most magnificent competition in which a human being can indulge. It brings out all that is best; it removes all that is base. All men are afraid in battle. The coward is the one who lets his fear overcome his sense of duty. Duty is the essence of manhood."
Une citation qui tient plus du "guerrier" que du "soldat", bien qu'il soit question du devoir, notion fondamentale de toute armée "professionnelle". Personnellement, je suis en désaccord avec cette phrase: elle est incomplète. Non, la bataille ne fait pas que faire ressortir le meilleur des hommes, elle fait aussi ressortir le pire: la couardise, la cruauté, la folie, la soif de sang. Par contre, ce qui est vrai, c'est qu'elle est une situation où tout ce qui est ordinaire disparait, une situation où tous font tout ce qu'ils peuvent, pour vivre. C'est donc effectivement, la seule vraie confrontation totale entre des individus différents. La bataille, la frontière entre la vie est la mort, est un lieu où la vie toute entière est exacerbée. Voilà pourquoi on apprend autant sur soi en combattant. Voilà pourquoi on insiste, dans les dojos de sabre sérieux, sur le fait qu'un combat doit se livrer avec un état d'esprit de combat, et non en dilettante. Si on combat pour s'amuser, sans s'investir, on n'apprend rien sur soi, ni sur l'autre. et c'est le but final de l'exercice qui fait défaut. Combattre sans se mettre dans la situation vie/mort, peut apprendre des techniques, mais ça n'est pas un combat: on n'y apprendra rien sur soi.

"Better to fight for something than live for nothing."
Encore une citation de "guerrier". Ici encore, Patton soit fait un ellipse, soit ne voit pas assez loin. Ce qu'il dit, à la lumière de ce qui a été dit précédemment, est 100% correct. Cela dit, la leçon de vie qu'on peut en tirer serait plutôt: Mieux vaut combattre (et risquer de périr) pour quelque chose que de vivre pour rien. Mais mieux vaut vivre pour quelque chose, que combattre pour quelque chose.
Combattre pour quelque chose n'est qu'une partie de vivre pour quelque chose.

"Courage is fear holding on a minute longer."
Une des grandes leçons du combat que celle du lien très fort entre courage et peur. En effet, l'un ne peut aller sans l'autre. Celui qui n'a pas peur n'est pas non plus courageux, il est simplement téméraire, ce qui est un grave défaut qui signe plus un manque d'intelligence et de jugement qu'un excès de personnalité. Très bonne définition du courage, la plus grande qualité d'un combattant: être courageux, c'est être lucide et voir le danger, être humain et avoir peur de ce danger, être fort et triompher de sa peur. Ce qui rejoint le fait que la plupart des difficultés du combat ne relèvent pas de l'adversité extérieure, mais intérieure. Vivre avec courage est la seule manière de bien vivre. La couardise affaiblit, étouffe, et tue, finalement. Peut-être pas physiquement, mais poussée à son extrême, la couardise empêche d'oser vivre. Ce qui revient à être mort.

"Don't tell people how to do things, tell them what to do and let them surprise you with their results."
Une très bonne citation qui sera très utile à toute personne se destinant à diriger un jour un groupe dans un but précis. Elle rejoint, en plus explicite, la très connue "l'art de diriger c'est de savoir déléguer". Un décideur, militaire ou autre, doit s'occuper de sa compétence et de son niveau de décision, et ne pas interférer avec la conduite plus fine des opérations: pour cela, il doit se reposer sur la compétence de ses subalternes, quitte à les appuyer en cas de défaillance. Mais il faut impérativement d'abord les laisser faire, et leur accorder crédit et confiance. Un bon leader ne doit pas trop aimer les "petites tactiques" bien utiles, certes, mais qui ne sont pas de la stratégie. C'est le grand tort de Rommel, par exemple, qui lui a causé tort dans sa pourtant très brillante conduite des opérations en Afrique du Nord. Ainsi, le général allemand a sacrifié l'utilité stratégique de sa couverture aérienne (défendre les convois maritimes d'approvisionnement en provenance d'Italie) à son utilité tactique (appuyer ses troupes au sol), et a ainsi perdu la bataille par rupture de sa chaîne d'intendance. A un autre niveau, c'est aussi un des plus gros défauts (de stratégie, pas seulement de personnalité) de despotes comme Hitler: la paranoïa et l'excès d'ego, conduisant à se croire entouré de traîtres et d'incapables (dont certains le sont vraiment, puisque la paranoïa entraîne à s'entourer de personnes médiocres qui ne pourront donc avoir trop d'ambition) conduisent toutes deux à s'occuper de détails insignifiants, par manque de confiance, et donc à perdre de vue l'essentiel stratégique en s'encombrant l'esprit de choses inutiles. Hitler connaissait par coeur les statistiques techniques des canons et des chars de son armée, mais n'a pas sur voir des évidences stratégiques énormes, qui ont coûté la vie à énormément de soldats, pour un résultat nul, voire négatif.

"If everyone is thinking alike, then somebody isn't thinking."
Léger euphémisme, non dénué d'humour, de Patton, qui est transparent à toute personne ayant assisté à des réunions. Quand on pense pareil que les autres dans une réunion, c'est soit que la solution est évidente, auquel cas la réunion est inutile, soit que les gens qui sont d'accord ne pensent rien, soit parce qu'ils sont dépassés par le sujet, soit parce qu'ils ne se sentent pas concernés, soit parce qu'ils s'en foutent, ou que pour une raison ou une autre, il est fait pression sur eux pour qu'ils se taisent.

"If we take the generally accepted definition of bravery as a quality which knows no fear, I have never seen a brave man. All men are frightened. The more intelligent they are, the more they are frightened."
Très intéressante aussi, cette citation sur le thème du courage, de l'intelligence, et de la peur. Plus avisée et plus fine que la citation de De Gaulle "En général, les gens courageux ne sont pas intelligents et les gens intelligents ne sont pas courageux". C'est un cas typique de citation d'oppositions démontrant une vraie valeur morale: pour qu'un acte motivé par une morale soit réellement moral, il faut que le trait de caractère créant une opposition soit développé chez le sujet. Ici, Patton démontre les qualités nécessaires pour être un grand chef militaire: il lui faut à la fois être intelligent pour avoir une bonne stratégie et être très courageux pour être "devant". Le courage n'existe que grâce à l'intelligence. Les japonais disent "La compassion est la plus grande vertu des puissants". C'est tout à fait similaire: pour montrer de la compassion, il faut être puissant, et pouvoir ne pas se montrer plei de compassion. Sans puissance, sans choix, la compassion est faiblesse. Sans intelligence, sans clairvoyance et juste analyse d'une situation, le courage n'est que de l'aveuglement.

"It is foolish and wrong to mourn the men who died. Rather we should thank God that such men lived."
Encore une des nombreuses citations de Patton le guerrier. Très juste au demeurant. Elle illustre une vérité fondamentale qu'il est illusoire de vouloir nier, quelque soit son niveau technologique et stratégique en comparaison de celui de l'adversaire: au combat, des gens meurent. C'est inévitable. La guerre est une histoire de sang, avant toute autre chose. Le génie stratégique n'empêche pas les pertes. Il les limite en se cantonnant aux pertes strictement nécessaires. Une victoire, tactique ou stratégique, n'est valable que si le gain territoire/ressources excède (de beaucoup si possible) la perte en hommes et en matériel. Ce qu eveut dire Patton dans cette phrase, c'est qu'il est impossible de déployer une stratégie, fut-elle génialissime, sans concéder au sacrifice d'un certain nombre de ses soldats. Mourir au combat, utilement, c'st faire le sacrifice de sa personne au profit d'une collectivité: son unité, son pays, l'ensemble des gens qui sont protégés par les idéaux qui motivent le camp dans lequel on se bat. C'est tout le sens de dire que les soldats morts sont des héros. Non qu'ils aient été individuellement héroïques (et même s'ils l'ont été), mais parce que leur mort prend sens dans le cadre d'un sacrifice à une collectivité. L'abandon de l'ego au profit du bien du groupe que l'on défend, c'est une bonne définition de l'héroïsme. Encore faut-il que les vertus qu'on défend, et les hommes qui commandent, valent la peine d'être défendus, et que la mort des soldats ait eu un sens et s'inscrive dans une stratégie gagnante. Même les samurais, que beaucoup considèrent comme suicidaires, disent que "mourir pour une cause qui n'en vaut pas la peine est une mort de chien".

"No bastard ever won a war by dying for his country. He won it by making the other poor dumb bastard die for his country."
Sans doute la plus connue des phrases de Patton, qui ouvre d'ailleurs le blockbuster qui porte son nom. Une réalité froide de la stratégie et de la guerre, bien loin du romantisme que certains attachent parfois au combat, à la guerre, et aux soldats. Certains ont vu dans cette phrase une humiliation envers les soldats morts pour un camp défait. Je ne pense pas que ça soit dans l'esprit de Patton, qui savait, comme tout guerrier, accorder respect à un ennemi courageux. Ici, il est simplement fait rappel au célèbre commandement de Miyamoto Musashi concernant le sabre (et la stratégie militaire en général): tout ne doit être fait, prévu, et pensé, que dans le but de détruire l'adversaire.

"Nobody ever defended anything successfully, there is only attack and attack and attack some more."
Précepte bien connu des kendokas et des gens pratiquant l'escrime médiévale germanique: attaquer, en premier, ensuite, et enfin, c'est le moyen le plus efficace pour garder l'initiative stratégique, qui est la moitié de la victoire. Défendre en stratégie est aussi mauvais que parer sans penser à autre chose qu'à se protéger en escrime: contre-attaquer ailleurs, reprendre l'initiative, poursuivre son attaque pour en tirer tout l'avantage possible, est le meilleur moyen de désengager des troupes qui auraient de toute manière cédées en étant sur la défensive pure. D'une manière générale, quand on fixe un front, il faut que ça soit dans le but de focaliser l'ennemi sur un objectif stratégique pour le cueillir ailleurs, là où il ne s'y attend pas, tout en couvrant les arrières de ses propres unités attaquantes.

"Prepare for the unknown by studying how others in the past have coped with the unforeseeable and the unpredictable."
Comme en philosophie, le développement de l'esprit stratégique passe par l'apprentissage des expériences des aînés. Le célébrissime Confucius dit "l'homme stupide n'apprend pas de ses erreurs. L'homme sage apprend de ses erreurs. L'homme encore plus sage apprend des erreurs des autres."

"Take calculated risks. That is quite different from being rash."
Savoir prendre des risques calculés, c'est la résultante du courage et de l'intelligence, c'est le courage du commandeur. Prendre des risques inconsidérés, c'est au commandeur ce que la témérité est au guerrier, c'est à dire un grave défaut. La témérité coûte la vie, les choix inconsidérément risqués font couler à tort le sang des autres, ce qui est moralement encore plus dur.
Cela dit, ne prendre aucun risque, c'est le pendant de la couardise. Cela mène autant à la perte que l'excès inverse. Le risque calculé, c'est "la Voie du Milieu" du stratège.

"The test of success is not what you do when you are on top. Success is how high you bounce when you hit bottom."
L'endurance aux revers est aussi une qualité essentielle du chef de guerre. Tout le monde peut perdre un jour une bataille, par erreur ou simplement parce que le plan de l'ennemi était meilleur, ou que ses forces étaient vraiment trop nombreuses. Tout le monde chute. Se relever, continuer, savoir passer dessus, c'est un trait de caractère, encore de courage, que doit posséder un chef militaire. C'est encore plus dur lorsque le chef démontre des qualités humaines indéniables, et que son échec a été chèremetn payé en vies humaines.

"The time to take counsel of your fears is before you make an important battle decision. That's the time to listen to every fear you can imagine! When you have collected all the facts and fears and made your decision, turn off all your fears and go ahead!"
Une phrase que tout stratège, et tout escrimeur, devrait apprendre par coeur. Avant l'action, réfléchir est obligatoire, et un des meilleurs moyen de tester un plan établi, c'est de penser à ce dont on a peur en voyant ce plan. Si on a vraiment peur que l'ennemi pense X et fasse Y, alors c'est que le plan est mauvais. Par contre, une fois qu'on a pris sa décision, il faut assumer et foncer, sans se laisser rattraper par ses peurs. La peur instille le doute, le doute l'indécision, l'indécision la perte de l'initiative, la perte de l'initiative la défaite. En escrime, il faut réfléchir avant, après si on en a la chance, mais surtout pas pendant. En commandant des troupes, c'est moins vrai, il faut pouvoir adapter son plan, mais sans cependant changer ses lignes directrices. Si on est condamné à faire cela, c'est que le plan est mauvais et la bataille perdue.

"There is only one sort of discipline, perfect discipline."
Dans une affrontement ou la vie et la mort, la victoire et la défaite avec les lourdes conséquences qui s'imposent, il n'y a pas de place pour l'approximatif en ce qui concerne la discipline. L'adversaire peut s'engouffrer dans la moindre faille, et le fera s'il en a l'occasion. Dans tout ce qui ne dépend pas des aléas de la bataille, tout doit être parfait, pour maximiser ses chances.

"Untutored courage is useless in the face of educated bullets."
Patton démontre ici que dans une bataille le courage individuel de soldats mal menés et indsciplinés n'est pas gage de succès, au contraire. Un soldat insuffisamment formé, inexpérimenté, sera téméraire par rapport aux vétérans par manque d'information, ignorance, ou volonté de briller rapidement. Un soldat aguerri aura donc l'air moins courageux de l'extérieur. Mais il sera plus efficace et ne se fera pas tuer bêtement.

"Wars may be fought with weapons, but they are won by men. It is the spirit of men who follow and of the man who leads that gains the victory."
Très belle citation, que je ne commenterais pas, parce qu'elle se passe d'explication de texte complémentaire.

"Watch what people are cynical about, and one can often discover what they lack."
On se moque souvent de ce qu'on ne peut faire soi-même, c'est un réflexe de protection de l'ego. Etre un bon chef nécessite aussi de l'empathie et de la psychologie. Pour pouvoir diriger efficacement des gens, il faut d'abord les comprendre. Cette citation nous montre un Patton plus fin et moins rustre que ce qu'on en dit habituellement. Il n'aurait pu être un bon général sans cela.

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Commentaires
D
Un très bon site riche en informations. En tout cas, je vais revenir vous rendre visite très prochainement. Amicalement,
E
It was a truly remarkable post! Thanks for sharing it. Keep updating your post with valuable information... Regards
Shugyo
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