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Shugyo
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22 septembre 2008

Vendredi 19 septembre 2008

Vendredi 19 septembre 2008

J'attendais le cours de Kendo du vendredi avec impatience, dans l'idée de me rattraper sur le désastre du mardi, et avant tout de me prouver que je pouvais tenir le rythme intensif de cette nouvelle année en tant qu'"armure".

Pour cela j'ai d'abord travaillé chez moi mercredi et jeudi: je me suis entraîné à mettre mon Men. Ca peut paraître stupide, mais j'ai divisé mon temps par trois, et nettement augmenté la qualité de fixation du casque, de même que j'airéussi à faire un joli noeud avec les bonnes longueurs de cocardes, et appris à mettre les Men Himo bien à plat sur le casque: esthétiquement c'est bien mieux, et ça permet aussi de ne pas trop abimer les cordons en cas de Sayu Men. Serrez fort votre Men ! Les sensations en combat sont bien meilleures, on n'a pas l'impression d'avoir un poids mort sur la tête qui glisse et qui gêne ! Et on voit mieux!

Ensuite, un peu de bricolage: mon pied gauche blessé, je devais avoir recours à mon chausson, qui glisse et me fait perdre beaucoup d'allonge. J'ai donc collé à la colle forte sous sa semelle (préalablement nettoyée ^^) un patin antidérapant sous le gros du pied, juste derrière les orteils. Ca marche bien, je vous conseille de tenter l'opération ! Plus mal au pied, et du grip comme si on était pieds nus !

Mon principal problème, c'est le souffle: déjà je suis un peu trop lourd et sous-entraîné, mais en plus, j'ai un hakama trop grand que je dois nouer trop haut, ce qui, par conséquent, comprime mon ventre et nuit à ma ventilation. J'ai donc fait un ourlet (j'ai un peu trop raccourci en fait ^^), ainsi je peux mettre mon hakama correctement ou presque et surtout respirer, sans craindre de me prendre les pieds dedans !

J'étais donc chargé de détermination, encore amplifiée par le fait que ma femme a décidé de commander sa propre armure, lassée par les vieux rogatons malodorants du club.

Arrivé au dojo, salut à la salle, surprise: personne. Ou presque. Nous commençons les échauffements; nous sommes à peine une dizaine d'armures, la plupart des jeunots de 2e année. Où sont passés les gros durs de mardi qui nous ont écrasés sous leur rythme ? Seuls quatre sont là, (les moins méchants ^^) les autres étant d'autres anciens, qui eux  reprennnent aujourd'hui.
C'est malin de tuer les p'tits jeunes et de se défiler le vendredi suivant ! ^^ (je plaisante, j'imagine qu'ils n'auraient pas laissé passer un vendredi sans Kendo, sans doute sont-ils allé à un stage ou un cours dans un autre dojo)...

Suburis en cercle suite aux échauffements (avec gainage à profusion, oh que je déteste ça, et pourtant, je sais que c'est "pour mon bien"). J'ai de meilleures sensations que le mardi, je ne sens presque pas passer les haya suburis.

Les exercices ensuite sont intéressants, mais si je tiens physiquement, c'est au niveau réflexe que ça pêche: on travaille Men Debana Men, puis Kote Kote Men, où il faut obtenir aiuchi sur Kote (frappe simultanée). Je suis face à un "vieux" kendoka, qui ne semble pas si expérimenté que ça, mais qui, en tout cas, me ruine copieusement l'avant bras droit par des Kote "massue" qui cognent dur. Arrrggghhh, ça fait maleuuuhhh ! ^^ Que la douleur apprenne à ne plus se faire avoir en Geiko, je veux bien, mais là, en exercice c'est dur: on est obligé de se les prendre !

J'aborde les geikos, cependant, en bonne condition, surtout psychologique; je vais pouvoir prendre ma revanche sur mardi. L'envie, la combattivité, c'est bien tout ce qui nous reste, quand on est épuisé, endolori de partout, à ce moment où "tout fout le camp", où on se sent partir. Paradoxalment, c'est quand on se sent bon à tomber par terre qu'on fait du bon Kendo. Je passe avec un sempai que j'apprécie énormément, qui me fait travailler la souplesse, le "relâché". Il me dit, et il a bien raison, que je suis épuisé parce que je suis tout raide et tout contracté. Pourtant, j'ai l'impression que mes bras pèsent des tonnes et que mes muscles en sont réduits à l'état de chewing gum.

Je suis trop "ivre" par l'effort pour faire autre chose qu'obéir à ses injonctions. Et là, c'est un petit "miracle" pour moi: je me sens tout vide, tout bizarre, je vois tout au ralenti, et pourtant je suis obligé de constater que je fais du meilleur kendo comme ça, et que petit à petit je reprend des forces ! Je ne sens plus grand chose, et je dois bien avouer que je suis "endormi", au point de manquer un Men largement offert, à mon grand désarroi. Par contre, j'ai bien travaillé mes Kote.

Idéalement, il me faudrait travailler ce que me donne l'opportunité du moment, mais je n'y arrive pas. Je "veux" trop travailler Kote, Do, ou Men, et ne sait pas encore me contenter de "voir" et "faire", porté par le flot des évènements. Mais bon, cette situation idéale de disponibilité du corps et de l'esprit, c'est toute la Voie du Kendo. Il serait surprenant qu'un petit 4e Kyu comme moi y parvienne. Je ne peux que voir le marathon qui reste devant moi avant de "sentir" ce qui doit être fait dans un geiko.

Pourtant, en voyant les kohais prendre leur 1ère ou 2e leçon, je me surprends à voir leur raideur, leur hésitation (oh combien normale, nous sommes tous pareils). Ils me semblent gauches et tendus comme je semble gauche et tendu à mes sempais ! C'est un signe réconfortant du progrès fait sur une année.

La fin des deux heures survient brutalement. Quoi déjà ? Je n'ai fait qu'une pause de 5-10 minutes quand un sempai m'a broyé l'index gauche sur une frappe bizarre: je parai (maladroitement) un Men, qu'il a fait dévier volontairement sur ma main gauche. Je ne sais que penser de cet acte: sur le coup cela m'a enragé, et après ma pause je dois bien dire que j'avais une grosse envie de me venger et de lui pourrir le bras à grands coups de Kote ! Peut-être voulait-il me dire, par cette frappe, que parer en couchant le sabre au dessus de la tête n'est pas une bonne technique (ce qui est très vrai, mais bon je fais ce que je peux ! ^^). Je ne saurais jamais (c'était un kenchi de passage, le même qui m'a pourri le bras à l'entraînement avec ses Kote de bûcheron).
Je préfère me dire que mon analyse est bonne, au moins j'en retire quelque chose de positif. Mon index n'a rien de grave, et mes hématomes au bras droit se dissipent. Ce qui restera de cette mésaventure, c'est que j'essaierai dorénavant de ne pas parer instinctivement mais au contraire de faire quelque chose de plus constructif. Par bonne ou par mauvaise attention, ce sempai m'aura appris de tout manière à ne pas faire n'importe quoi, et aussi, par contre exemple, à ne pas "assomer" les Kote que je porte ! ^^

C'était une bonne séance d'entraînement. Bon j'ai passé le WE à ramasser à la petite cuillère (ce qui ne m'a pas empêché de vivre, mais juste conduit à dormir beaucoup, et à me déplacer comme un vieux perclus d'arthrite ! ^^)

Aujourd'hui, j'ai encore mal à l'adducteur gauche, au poignet gauche et à l'avant bras droit, mais je sais que mardi, je serais en forme, et que j'y retournerais avec plaisir !

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