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Shugyo
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26 novembre 2008

Zornhau: le coup furieux

Le Zornhau est la première frappe principale de cette escrime.
C'est un coup venant d'en haut (Oberhau) armé sur l'épaule droite visant le cou de l'adversaire. Il est exécuté sur un pas alterné sur l'avant droite, qui doit survenir au dernier moment pour le berner (comme Nuki Do pour les kendokas).
Le coup est rapide, puissant, a une bonne portée, et assure, correctement réalisé:
- une coupe au cou
- une fermeture de l'ouverture gauche haute du corps (et donc une parade de tout ce qui vise cette ouverture)
- une esquive de toute frappe verticale ou toute frappe venant d'en haut ayant une portée inférieure.

C'est un coup parfait pour l'ouverture d'un combat... et il peut très bien le terminer aussi vite commencé. ^^
Il contre tout coup venant d'en haut (Oberhau) à gauche qui ne contient pas en lui même d'esquive, de "changement d'axe d'attaque". Deux Zornhauen exécutés en même temps s'annulent et on en arrive au Binden, c'est à dire les deux lames en contact ferme (comme après un double Sayu Men en Kendo).

le Zornhau est cependant plus que cela. A chaque frappe fondamentale, est associé une série de "pièces", c'est à dire d'enchaînements à exécuter en fonction de la situation. Cette situation dépend surtout:
- de l'état des deux adversaires: si l'un d'eux est mort il n'y a pas de pièce (enfin si, mais pas dans ce sens là !)
- du "sentiment du fer": notion très souvent invoquée en escrime médiévale après le "Binden" (les deux lames entrent en contact). Selon que l'adversaire est ferme, mou, collant sur notre épée, il faut réagir de manière différente.

Dans la suite, on suppose donc que l'adversaire a survécu au Zornhau à proprement parler.

1ere pièce: l'adversaire est "tendre" (sa lame est repoussée par la notre)
Ringeck nous dit:
S'il est alors tendre au fer, alors tire-lui la pointe contre son long (le long de la lame) à son visage. Et menace-le de l'estoquer.
En fin de Zornhau on est dans une position qui permet immédiatement un nouveau pas, ici pas chassé (demi-fente dit-on parfois) avec le pied droit en avant. L'adversaire était "faible", on aligne notre arme sur son visage en  repoussant la sienne et on pousse sur un pas.

2e pièce: Deuxième version de la première, l'adversaire se rend compte qu'il va se prendre un estoc en pleine face, durcit soudain sa prise et repousse le début de l'estoc sur l'extérieur.
Ici la méthode est simple, et sera familière à tout manieur d'épée ou de sabre: on relâche en armant sur le haut, et on frappe en croisant, sur l'autre côté du cou / de la tête, profitant de l'ouverture dégagée par l'épée de l'adversaire qui n'a plus de contre pression et dévie donc sur notre droite.

3e pièce: cette fois-ci, c'est l'adversaire qui est le plus fort, qui repousse notre Zornhau. On s'expose, si on ne réagit pas immédiatement avec l'idée d'attaquer, à un coup d'estoc à la tête ou un coup de taille au cou (1ère et 2e pièces). Ici, pas le choix: il faut devenir plus fort en protégeant sa tête. Pour cela, on va utiliser le bras de levier que constitue l'épée: si les zornhau ont été bien faits, les deux épées se sont touchées fort contre fort...

=> Rappel: une épée bâtarde n'est pas comme un sabre: on ne coupe pas avec la pointe, mais avec une zone plus arrière dans la lame: le faible. La moitié de l'épée située vers la pointe. Le reste de la lame, le fort, sert à recevoir l'arme adverse pour dévier / parer une attaque. Si on fait Zornhau pour couper le cou avec la bonne partie du faible, les épées s'entrechoquent au niveau du fort, vers le milieu de l'épée.

... Si dans cette situation c'est l'adversaire qui repousse, alors il faut glisser le fort de notre épée vers le faible (vers la pointe) de la sienne, là où il aura moins de force, afin de reprendre l'avantage. En même temps, on remonte la lame sur notre gauche en faisant tourner l'épée autour de son axe: ainsi on pousse l'arme ennemie sur l'extérieur, et avec les quillons (la garde) devant la tête, on la protège. Une fois l'épée "pendue " devant le dessus de notre tête, la pointe doit naturellement s'aligner sur le visage de l'adversaire: on pique sur un pas chassé.

4e pièce: si la 3e échoue parce que l'adversaire est un malin et monte aussi son épée comme nous, il faut monter plus vite, viser sa poitrine et non sa tête, et piquer de haut en bas.

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Commentaires
M
Cher propriétaire du blog ! Je tiens à vous remercier pour fournir autant d'informations utiles. Vous avez une très belle plume, bravo ! Bonne journée
Shugyo
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