Bonnes résolutions 2009
Je n'ai pas eu le coeur d'écrire sur mes dernières cessions de Kendo 2008. Entre d'autres absences (pour des raisons toujours valables, mais ne le sont-elles pas toutes ?), mes séances ont vu mes performances diminuer, tant physiquement que psychologiquement.
Le taf beaucoup plus lourd, les incertitudes de la vie croissantes, ont des répercussions désastreuses sur mon Kendo:
- je me recrispe, ou reste trop crispé à cause du stress
- du coup mes frappes perdent vitesse et précision, ce qui occasionne une baisse de niveau en geiko.
- de plus je me ré-étouffe et donc perd le "punch" nécessaire pour faire une séance avec assez de forme pour être efficace.
- suite aux passages de grades d'étudiants plus avancés, on retravaille tous le Kiri Kaeshi, et je me découvre tous les défauts possibles ou presque: je sautille, mes Sayu Men sont décentrés au niveau du poing gauche, je n'arme pas assez grand, etc. Je dois le retravailler lentement, comme un débutant, et même avec ça je m'épuise au bout d'une dizaine.
Avec ces défaites successives, je ne peux me cacher que mon enthousiasme pour aller au dojo a fortement diminué, ce qui est susceptible à court terme d'entraîner une baisse encore plus sensible de ma fréquentation et de ma pratique.
Quelque chose en moi est très en colère contre cette pente savonneuse. Je ne peux abandonner le Kendo comme ça.
Je parlais de cela à mon maître, la dernière séance, et il m'a fait ce commentaire, pas méchant, mais qui a fini de m'achever: "Tu fais trop de Kote, trop d'Oji Waza en Geiko. Le Kendo, c'est devant, pas derrière. Tu dois prendre l'initiative, non en contre-attaquant intelligemment, mais en attaquant toi-même, et viser à faire Men pour bien travailler."
J'en parlais à un autre sempai, au pot de Noël, qui m'a dit, au bout d'un moment: "Tu as fait des grandes études ?"
"Je suis ingénieur". "Tu fait du Kendo avec ta tête, c'est bien, mais ça ne suffit pas. Tu dois apprendre aussi à réfléchir avec tes muscles, et, surtout, apprendre à tes muscles à devenir intelligents et à avoir de la mémoire".
En un mot, mon Kendo part en c... comme prévu, parce que j'ai commencé par l'intellect, puis le spirituel, et enfin le physique. Tout à l'envers, quoi.
La vérité, je ne me la refuse plus: je suis trop faible physiquement par rapport aux exigences de l'art, pas assez souple, pas assez décontracté, pas assez rapide, pas assez endurant, etc.
Et aucune ruse, aucune méthode de combat, ne peut me prémunir durablement, si je veux progresser, contre les méfaits de cette faiblesse.
Il me faut donc faire quelque chose, et quelque chose dont je n'ai pas l'habitude, puisque c'est juste physique.
Alors je prends ces deux bonnes résolutions pour 2009, en espérant avoir le cran de les tenir:
- faire cent suburis chaque matin avant de partir au taf.
- pratiquer au plus possible Kiri Kaeshi, pour retrouver les bonnes pratiques et réussir à les associer au rythme requis par notre niveau.
- et surtout, encore plus, pratiquer Haya Suburi de manière intensive. Je repense, en effet, à une phrase de Pierre Delorme, disant: "le Haya Suburi, pour le kendoka, c'est comme la corde à sauter pour un boxeur: ça apporte le rythme, l'endurance, le cardio, et le punch"...
Tout ce qui me manque, en fait. Haya Suburi, je le sais par mon maître, je ne le fais pas trop mal. Alors je vais en faire... Je ne sais pas combien, je ne sais pas à quelle fréquence, mais une chose est sûre: plus j'en ferais, mieux ça ira.
Sinon, Joyeux Noël et Bonne Année 2009 à mes nombreux lecteurs! ^^